Près de neuf après sa sortie officielle, et après avoir refait l’intégralité de l’aventure principale jusque dans ses moindres recoins, j’ai enfin terminé la première extension de The Witcher 3, Hearts of Stone. J’attendais énormément de ces DLC car leur réputation est immense auprès de la communauté. Il est même répandu l’idée selon laquelle les deux DLC de The Witcher 3 seraient les meilleurs DLC jamais créés en termes de contenus, générosité, qualité globale que ce soit sur le plan technique ou narratif. Bon déjà, qu’on se le dise j’avais adoré The Witcher 3 à l’époque en 2015 (ici), même en 2024 ce jeu reste et demeure un chef d’œuvre de la décennie 2010-2020. La refonte haute définition et la pléthore de réglages disponibles pour améliorer la qualité graphique du jeu (Ray Tracing) donnent une seconde jeunesse à ce titre légendaire de CD Projekt. Non dénué de défauts (gameplay des combats par exemple mais ce n’est pas le propos de cette petite critique), The Witcher 3 impressionne toujours par sa qualité d’écriture, par le gigantisme de son contenu, par la beauté de ses environnements et par le charisme de ses nombreux personnages. J’ai pris beaucoup de plaisir à me replonger dans cet univers foisonnant. Mais qu’en est-il de ce fameux DLC Hearts of Stone ?

Il faut savoir que ce DLC ne fait appel à aucun des personnages principaux à mon grand dam mais vous allez découvrir toute une nouvelle galerie de personnages dont Shani, une médecin et vieille connaissance de Géralt de Riv mais aussi Olgierd von Everec, un noble rédanien à la tête d’une bande de bras-cassés au cœur d’une sombre intrigue, ce dernier aurait pactisé avec le diable en échange d’un pouvoir défiant les lois de la Nature, et bien d’autres personnages encore. L’histoire se déroule dans les alentours d’Oxenfurt, une ville secondaire à Novigrad que l’on parcourt assez peu dans le jeu de base. Toute un pan de la carte à l’est de Velen se trouve accessible avec des décors très bucoliques de campagnes anglaises qui m’ont fait penser au Hameau de la Reine à Versailles et aux jardins de Trianon. Bref, un univers visuel fascinant, très coloré, teinté d’orientalisme puisqu’un certain nombre de personnages et de quêtes se réclameront d’une région encore inconnue jusqu’alors (mais pas explorable) : Ophir. Ceci est important car ces contrées orientales se mêleront de près aux intrigues de la quête principale avec l’antagoniste mais néanmoins charismatique Gaunter de Meuré, un personnage mystérieux, inquiétant et lui aussi dotés de pouvoirs redoutables. Un enchanteur capable d’augmenter les statistiques de vos équipements fait son apparition également dans cette extension.

Pour ma part, j’ai vraiment apprécié la quête principale comme les secondaires. Comme à leur habitude chez CD Projekt, ces quêtes sont dans l’ensemble superbement écrites. En mémoire, j’ai la quête du Prince changé en grenouille à Oxenfurt, ou encore la quête du mariage en compagnie de Shani, la quête concernant la compagne d’Olgierd dans son manoir, une quête au sujet d’un couple vendant une viande d’origine non contrôlée ou bien la quête dans la maison de ventes aux enchères Borsody à Novigrad. Toutes excellentes, originales au regard du jeu de base et, parfois, plus légères dans le sens où CD Projekt a souhaité mettre en scène Géralt dans des péripéties « loufoques » permettant ainsi d’étoffer sa personnalité, de lui donner une plus grande humanité mais surtout d’offrir encore davantage de crédit et d’épaisseur à leur univers qui n’en manquait pas. Tout comme le jeu de base, Hearts of Stone n’est pas linéaire dans le cheminement de quêtes, un certain nombre de choix cachés orienteront la finalité de la quête principale et même des quêtes secondaires, on reste fidèle à la qualité d’écriture « made in Poland ».

Par ailleurs, Hearts of Stone n’est pas avare en butins puisque de nouvelles quêtes de chasses aux trésors seront à accomplir avec notamment la possibilité de s’équiper à la manière des Ophirs (des fameux orientaux), de nouvelles cartes pour le Gwynt seront à trouver et de l’armement unique pourra être trouvé et/ou débloqué en fonction des choix que vous ferez lors des quêtes. Quelques nouvelles créatures feront leur apparition dans ce DLC, je pense notamment aux sangliers (absolument redoutables surtout quand ils attaquent en nombre), les grosses araignées dégueulasses et trois ou quatre nouveaux boss originaux assez coriaces. Côté durée de vie comptez sur environ quinze heures pour en voir le bout à 100% et moitié moins si vous allez tout droit.

En conclusion, Hearts of Stone est un excellent DLC de par sa qualité d’écriture mêlant suspense et insouciance dans un environnement forestier de toute beauté. J’insiste encore une fois sur le vilain de l’histoire, Gaunter de Meuré, un personnage remarquable et dangereux dont les ressorts narratifs vous pousseront à enchaîner les quêtes pour en connaître le dénouement. Retrouver Shani est une bonne surprise et l’occasion pour le sorceleur de développer une énième romance, quel tombeur ce Géralt ! Bref, tous les ingrédients du jeu de base sont réunis dans cette extension généreuse et aboutie. Enfin, et pour conclure, j’ai enchaîné ce DLC après 120 heures de The Witcher 3 et pourtant je n’étais pas lassé et n’avais pas la désagréable sensation de faire la même chose. Ce que je veux dire c’est qu’il se dégage d’Hearts of Stone un charme et une saveur particulière propre à cette aventure. Donc si vous avez apprécié le jeu original foncez tête baissée, si vous avez en horreur le gameplay particulier de The Witcher 3, évidemment, ce n’est pas la peine. Hearts of Stone reste une prolongation de l’expérience The Witcher et pas une refonte de ses soubassements.

silaxe
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le 3 mai 2024

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