Les séances se suivent et ne se ressemblent pas en ce début de mois !


Après un huit-clos haletant la veille (Border Line), c'est avec l'impression d'avoir enfilé mes plus belles charentaises que j'ai découvert le dernier film de Pascal Bonitzer, que l'on pourrait ranger dans la catégorie "cinéma de papy". Ce genre si particulier qui n'est jamais désagréable (comme je l'avais déjà évoqué pour le dernier Woody Allen), et dans lequel on se sent même plutôt bien, comme enroulé dans un bon plaid, une tisane de camomille à la main.


Le problème est que cela ne suffit généralement pas à faire un bon film...


Après un départ prometteur, une scène savoureuse avec une amatrice d'art bourgeoise et raciste, et une bonne installation de l'intrigue principale, le film commence à perdre régulièrement de vue son sujet, en prenant divers chemins de traverse, dont on se demande bien ce qu'ils apportent au récit. La storyline parallèle de l'assistante mythomane ne présente aucun intérêt, tout comme celle sur les relations amicales tendues du jeune propriétaire du tableau qui ne mène finalement à rien...


Malgré cette volonté de multiplier les fils narratifs, le film devient rapidement plan-plan et finit par trop ronronner, renvoyant quelque chose d'assez désuet, entre l'épisode d'Arabesque et une enquête de Miss Marple, et complexifiant inutilement l'intrigue (difficile de s'y retrouver avec tous ces noms d'avocats et d'héritiers).


Le film a toutefois le mérite de proposer des personnages complexes et de chercher à confronter deux mondes : celui privilégié de l'art et les classes populaires, mais sans toujours parvenir à éviter l'écueil du stéréotype.


L'ensemble est porté par de bonnes performances d'acteurs, avec la toujours excellente Léa Drucker et le très convaincant Alex Lutz, qui parviennent parfaitement à incarner cette dualité complexe entre cynisme et humanité. Mentions spéciales aux seconds rôles également avec N. Hamzawi, A. Chamfort A. Radeff et L. Côte, tous formidables. Bien que servant une intrigue totalement inutile, Louise Chevillotte s'en sort plus qu'honorablement !


Un moment agréable tout de même !


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le 4 mai 2024

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