Un bon moment

À première vue, tout laissait présager que ce film me donnerait la même impression que tous ses congénères du même acabit (j'ai nommé les comédies romantiques) : un certain malaise devant des répliques niaises au possible, quelques bâillements devant des personnages creux et une histoire revue mille fois, voire une franche rigolade quand le cliché est tellement énorme qu'il en devient grotesque.

L'idée d'être avec toi s'inscrit bien évidemment dans cette lignée, ne serait-ce que par le choix de son acteur principal masculin : Nicholas Galitzine, star montante et belle gueule emblématique de la Gen Z (à l'instar de Kit Connor ou encore Rachel Zegler) que j'avais déjà pu voir dans Nos cœurs meurtris, My dear F***ing Prince et l'excellent Bottoms, ce dernier relevant de manière bienvenue le niveau de la filmographie de Galitzine. Cependant, cette fois, il y avait Anne Hathaway à ses côtés sur l'affiche… Je n'ai pas hésité très longtemps avant d'appuyer sur Play.

The Idea of You, titre en VO, raconte l'histoire de Solène, maman quadragénaire divorcée, et de sa rencontre improbable à Coachella avec Hayes Campbell, 24 ans, chanteur britannique du groupe August Moon à la gueule d'ange et aux tatouages bien visibles sous son débardeur noir. Même si le film est adapté d'un roman, difficile de ne pas voir d'énormes allusions au parcours de Harry Styles à son époque One Direction. La principale thématique de cette romance est bien sûr la grande différence d'âge entre les deux protagonistes, le tout assaisonné d'une pression médiatique folle à cause de la célébrité de Hayes, qui va sans surprise menacer leur relation.

Le film suit une progression classique, original ni dans la forme ni dans le fond, mais quelque chose a tout de même réussi à me happer et je n'ai pas vu le temps passer. Si le groupe de musique de Hayes est d'un manque de crédibilité flagrant - quasiment aucune interaction entre eux, à part lancer des piques toxiques à Hayes au bord d'une piscine, et les autres membres sont réduits au statut de figurants -, l'histoire d'amour est, elle, crédible contre toute attente (j'ai personnellement beaucoup de mal avec les grands écarts d'âge). Le jeu de qualité d'Hathaway et Galitzine y est bien sûr pour beaucoup, notamment grâce à de belles performances dans les échanges muets. J'ai particulièrement apprécié quelques scènes sympa comme leur première nuit à l'hôtel et surtout l'enchaînement de séquences montrant Hayes qui vient systématiquement, à chaque concert de sa tournée en Europe, chanter à Solène qui le regarde en coulisses le même passage du premier morceau de la setlist. Pour magnifier le tout, le film a fait l'effort de faire appel à un producteur de tubes pop pour composer 5 morceaux originaux d'August Moon, et chacun aura son avis là-dessus mais je pourrais en écouter certains sans ironie. Ah, la nostalgie de la pop des années 2010…

Bref, ce n'est pas du grand cinéma, mais j'étais là pour passer un bon moment, pas pour m'extasier sur des plans-séquence. Contrat rempli pour L'idée d'être avec toi !